"Mon métier et mon art, c'est vivre"...

...Quel bonheur d'être accueilli par cette citation de Montaigne affichée dans le métro en arrivant à Montréal ; un début prometteur, idéal pour commencer notre séjour dans cette métropole

Stop, on efface tout et on recommence.

J'ai toujours joué la carte de la sincérité et je tiens à ce que cela dure. Je l'avoue cette introduction est un peu romancée : cette citation existe vraiment dans le métro mais j'en ai fait un tout ptit peu trop : nous sommes arrivés à Montréal en PT Cruiser et nous avons fait un heureux, passionné de voiture : Camille.

Il faut que je me surveille je me surprends à regarder les voitures avec plus d'attention, à les photographier même.

D'ailleurs il n'a pas pas fallu plus de 30 secondes à Raphaël pour faire ce constat : il y a un taux particulièrement élevé de 4x4 et autres gros cylindres au Canada. En bons parents que nous sommes, nous lui avons fait une petite explication de texte sur le côté ostentatoire de la chose. Michel, Laurent et les autres, je vous conseille d'avoir une petite discussion avec lui car, laisser les utilisateurs et non propriétaires d'une Fiat Uno grise âgée de 10 ans dont la porte arrière gauche est défoncée et qui broutte quand le temps est humide, expliquer le comportement d'achat des consommateurs de voitures, c'est un peu dangereux !

Montréal on l'a pris comme un choc après notre départ du Pérou. Deux lieux diamétralement opposés. Mais on s'est senti naturellement bien tout de suite dans cette vlle, on l'a aimée instantanément.

Et tant qu'on est dans le registre des confidences, je confesse : les deux premiers jours je me suis imaginée habiter ici. Franck m'a calmée tout de suite : "Qu'est ce que tu dirais d'abandonner tes 13 RTT et tes 28 congés pour 2 semaines de congés par an ?"

Il faut dire que j'ai été élevée par des parents qui, chaque année et sur chaque lieu de villégiature, montaient des plans sur la comète avec force et conviction concernant l'achat de leur prochaine maison de vacance. Bien sûr, je vous laisse imaginer le résultat 32 ans après !

Pour en avoir le coeur net, direction le parc où je discute avec Geneviève une montréalaise très sympathique qui me raconte la vie à Montréal et les galères pour obtenir une place en crèche - ici ausssi !

Cette douceur de vivre, je crois que c'est avant tout une question de densité...et d'espaces verts aussi  Il n'y a pas une rue sans espace vert. On fait moins de 5 minutes de marche en plein centre ville et forcément on met les pieds dans un parc où tout est pensé pour que parents et enfants s'y sentent bien.

presque bien...

Fort de ce constat immédiat, nous décidons de nous imprégner délicatement et tranquillement de cette ville. 

J'ai donc rempli le frigo de bons produits typiques du Quebec. Ceux qui ont déjà voyagé avec moi savent que je suis intransigeante sur un point : je ne vais pas dans un seul restaurant - même s'il s'agit d'un boui boui dans lequel nous achèterons un unique sandwich -  s'il n'est pas recommandé par un guide. Si bien que je me suis retrouvée à faire 2 kilomètres sous une chaleur de plomb pour 3 courgettes du Quebec, des bleuets et des canneberges. Canneberge, ca ne vous dit rien ? Moi non plus avant d'arriver ici. En fait il s'agit des cranberries : je vous mets juste l'eau à la bouche et promets de raconter dans un prochain post les fervents défenseurs de la langue française que sont les Quebecquois.

Et comble du plaisir : le quartier Mont Royal est à Montréal ce que le Marais est à Paris : un quartier bobo qui regorge de chouettes boutiques. Le rêve, ce quartier : des boutiques et des parcs. Une situation idéale pour laisser les papas tranquillement au parc pendant que vous courrez faire les boutiques. Incroyable, ma passion pour le shopping que je croyais définitivement éteinte après plus d'un mois d'abstinence au Pérou (et accesoirement une mise en berne de plus d'un an pour financer ce voyage) a soudain ressurgi. Créateurs canadiens, soldes d'été, friperies : que de bonnes raisons de succomber.

Avouons une dernière chose pour tempérer ce tableau idyllique : il nous manque tout de même du bon vin et du bon fromage. Le bon vin, nous ne l'avons pas encore trouvé. Le bon fromage il existe peut-être mais à 50$ le kilo, on attendra d'être de retour à Paris. On va se rattraper sur les barbecues. On est au paradis des barbecues. Ici tout le monde, j'ai bien dit tout le monde, est propriétaire d'un énorme barbecue à gaz 3 feux, 2 grilles et une housse. Il faut dire qu'à 10$ le kilo de boeuf, entre un tournedos et une lamelle de cheddar on a vite fait notre choix.

Et pour que l'imprégnation soit totale car je n'aime pas que les choses soient faites à moitié, j'ai obligé toute la famille à subir 54 minutes de concert de Félix Leclerc, le George Brassens quebecquois.

Essayez, vous verrez.

http://www.dailymotion.com/video/xr0cc_felix-leclerc-concert-entier_music